LE CHEMINEMENT SPIRITUEL À LA SUITE DU CHRIST PAUVRE d'après la vie et les écrits de Claire d'Assise - Deuxième partie, LA PERFECTION DE L'AMOUR

A) La PERFECTION dans l'Évangile, le Nouveau   Testament et chez Claire d'Assise :
        1)         «imiter le Père parfait» (2L)
        2)         Achèvement de l'œuvre commencée.
        3)         Unité de l'amour mutuel: lien de la perfection.
        4)         Une vie digne de la «vocation divine» (2L)
        5)         Perfection: sagesse cachée en Dieu.

B) CLAIRE située dans la Tradition mystique de l'Église.

C) LA SUITE DU CHRIST... VERS L'UNION:

        1)         La perfection de la CHARITÉ
                    a) Le lieu sponsal de la «bienheureuse pauvreté»
                    b) Le mariage spirituel
                    c) le lien de la perfection: la charité mutuelle
                    d) Travaux complémentaires

        2)         La «Transformation dans l'image de sa Divinité»:
                    a) Les passages successifs
                    b) Les sens spirituels, chez Claire d'Assise
                    c) Travaux complémentaires

        3)         L'UNION: «...le plus heureux baiser»:
                    a) Essai d'exégèse de la 4e lettre (vv. 24-33)
                            Le Privilège de la Pauvreté,
                            Le Cantique des Ct et la 4e lettre
                    b) La beauté du Fils
                            - le langage apophatique de Claire
                            - le langage symbolique de Claire
                    c) Travaux complémentaires

        4)         Marie et l'être-femme dans le cheminement spirituel de Claire d'Assise

        Conclusion:     «Celui qui t'a créée, t'a aussi sanctifiée.» (Pr III,20) La vocation divine du cœur humain.

 

III) LA PERFECTION DE L'AMOUR
«Telle est cette perfection par laquelle
          le Roi lui-même t'associera à Lui» (2L 5).

A) LA PERFECTION
        DANS L'ÉVANGILE,
          LES LETTRES DU NOUVEAU-TESTAMENT,
            ET CHEZ CLAIRE D'ASSISE:

Claire nous parle souvent de la "perfection". Et. en plusieurs sens!

        1) « ... imiter le Père parfait» :

        Le désir qui l'oriente n'est rien de moins que «d'imiter attentivement le Père parfait» (2L 4). Or, «Dieu est AMOUR» (1Jn 4,16). C'est donc dans cet Amour vivant qu'elle sera rendue parfaite, et cette perfection même est un don du Père parfait: «Je rends grâce au Dispensateur de la grâce de qui nous croyons qu'émanent tout don excellent et toute donation parfaite, parce qu'il t'a ornée de tant de titres de vertus et t'a fait briller des insignes de tant de perfection, pour que, devenue imitatrice attentive du Père parfait, tu mérites de devenir parfaite, afin que ses yeux ne voient en toi rien d'imparfait. Telle est cette perfection par laquelle le Roi lui-même t'associera à Lui parce que, [...] devenue émule de la très sainte pauvreté en esprit de grande humilité et de très ardente charité, tu t'es attachée aux traces de Celui à qui tu as mérité de t'unir en mariage» (2L 5-7).

        Ce chemin qui aboutit à la perfection de l'amour est véritablement pour Claire le chemin de la filiation parfaite qui conforme, par l'union, à la «charité ineffable» du Fils bien-aimé (4L 23). En cette visée, elle s'inspire surtout de l'évangéliste Matthieu qui rapporte la parole de Jésus: «Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait» (Mt 5,48), et de l'évangéliste Jean, montrant l'exemple de cette libéralité de l'amour: «Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres» (Jn 15,12; cf 1Jn 2,5).

        2)         Achèvement de l'œuvre commencée:

        Un autre sens complémentaire définit la "perfection" chez la sainte d'Assise: celui del'achèvement, de la persévérance, de la multiplication du talent reçu comme un don: «Avec quelle sollicitude et avec quelle application de l'esprit et du corps devons-nous garder les commandements de Dieu et de notre père afin de rendre, avec l'aide du Seigneur, le talent multiplié!». Et encore, en finale du Testament: «Le Seigneur lui-même donne la persévérance finale» (Test 18.78). C'est l'œuvre parfaite de Dieu en notre vie car «... fidèle est Dieu en toutes ses paroles et saint en toutes ses œuvres» (L Erm 15; Cf. Ps 144,17).

        Notre réponse et notre collaboration c'est «d'achever avec insistance l'œuvre si bien commencée» (L Erm 4; cf. Jc 1,4). Claire, en cette synergie, rejoint ce que Jésus lui-même disait à ses amis au soir de sa vie, à la veille de son dernier sacrifice. Il anticipait déjà sur l'œuvre parfaite qu'il allait réaliser par sa mort par amour: «Père, je t'ai glorifié sur la terre, j'ai achevé l'œuvre que tu m'as donné à faire» (Jn 17,4); cf. Jn 19,28-30; He 2,10; 5,9; 7,28; 12,1-2).

        3)         Unité de l'amour mutuel: lien de la perfection:

        La "perfection" c'est aussi pour Claire l'unité de l'amour mutuel dans sa communauté, cet amour dont l'amour du Christ est la source, cet amour qui est le lien parfait, qui rend parfait, à l'image de la communion divine, en la Trinité: «Qu'elles soient toujours soucieuses de conserver entre elles l'unité de l'amour mutuel qui est le lien de la perfection» (RCl 10,7; Cf. Col 3,14). Dès le prologue par lequel l'Eglise introduit la Forme de vie des Sœurs Pauvres, ce but est visé par deux fois, en lien avec la volonté de François pour elles: «Vous devez vivre en commun, dans l'unité des esprits», et plus loin: «... la forme de vie et le mode de sainte unité.» (1)

        4)         Une vie digne de la «vocation divine»:

        Un sens moral caractérise aussi la "perfection" chez Claire, celui d'une vie «sans reproche». C'est l'œuvre de la grâce du «Père des miséricordes» qui «répand lui-même une odeur de bonne renommée, tant pour ceux qui sont loin que pour ceux qui sont proches» (Test 58; cf. 2 Co 3,15). (2)
        Saint Paul, dans plusieurs de ses lettres, engage le chrétien en ce même sens, celui d'une «vie sainte» digne de l'appel reçu, une vie qui interpelle d'autres disciples: «Agissez sans murmures ni réticences, afin d'être sans reproche, enfants de Dieu sans tache au milieu d'une génération dévoyée où vous apparaissez comme des sources de lumière dans le monde, vous qui portez la parole de vie»(Ph 2,14-15). (3)
        La prophétie de François orientait déjà en ce sens: la sainte conduite de celles qui habiteront les lieux en voie de construction, rendra «gloire au Père céleste dans toute sa sainte Église» (Test 14). L'aspect moral de leur sainte vie devient cultuel, doxologique autant que missionnaire. Leur vie entière rend gloire à Dieu (Test 2.14.22). (4)

        5)         La perfection: sagesse cachée en Dieu:

        Le dernier sens que Claire laisse entrevoir dans le mot "perfection" est celui d'une "sagesse" cachée, celle que Dieu lui-même, dans sa bonté, nous révèle peu à peu, par un privilège d'amour unitif. Ceci est très manifeste et stimule tout au long des 3e et 4e lettres de Claire à Agnès. Cette "sagesse" «provenant de la bouche même de Dieu» (3L 6) est celle d'être rendue conforme à la pauvreté et à l'humilité du Fils de Dieu, dans l'esprit de son «ineffable charité». Cette "sagesse" c'est «le don de notre vocation» (Test 2), «le trésor incomparable caché dans le champ de ce monde et du cœur humain» (3L 7). Depuis des siècles, l'avenir de l'humanité aspire secrètement à découvrir ce trésor caché. Seul l'Évangile du Fils en donne accès aux petits et aux pauvres de cœur. L'Esprit de Dieu leur fait voir par les yeux du cœur, et dans une joie indicible, ce trésor caché de notre vocation humaine et de sa destinée divine dans l'amour.

        Ici, nous retrouvons l'enseignement de l'Apôtre à la suite de Jésus: «C'est bien une sagesse que nous enseignons aux chrétiens adultes, sagesse qui n'est pas de ce monde... Nous enseignons la sagesse de Dieu, mystérieuse et demeurée cachée, que Dieu, avant les siècles, avait destinée à notre gloire. [...] Nous prêchons un Messie crucifié, Christ, sagesse de Dieu. C'est par Dieu que vous êtes dans le Christ Jésus, qui est devenu pour nous sagesse venant de Dieu, justice, sanctification et délivrance» (1Co 2,6-16). (5)

        Cette conformité au Fils de Dieu est donc la perfection véritable, la victoire sur l'esprit superficiel du monde: «Je te vois, soutenue par une merveilleuse prérogative de la sagesse provenant de la bouche même de Dieu, supplanter les astuces de l'ennemi rusé, l'orgueil qui perd la nature humaine, la vanité qui rend sots les cœurs humains» (3L 5). Ce trésor de la sagesse évangélique, don de Dieu à ceux qui l'aiment, nous rend parfaits, nous transforme en miroirs de l'IMAGE-MIROIR de Dieu, nous donnant de «goûter la douceur cachée» (3L 14) et la communion à l'Amour trinitaire (6).

B) CLAIRE SITUÉE DANS LA TRADITION MYSTIQUE DE L'ÉGLISE

        Situons l'enseignement de Claire d'Assise dans le milieu ecclésial et social, monastique, qui l'a vue éclore et porter ses fruits.

        Son biographe nous apprend qu'elle avait le don d'enseigner ses sœurs et de les conduire dans les voies spirituelles «pour qu'elles deviennent capables de pénétrer et d'habiter les mystères de Dieu seul» (Vie 22,36). Et il ajoute qu'en vérité «Claire, avare de mots, savait proposer à ses filles, en quelques phrases, une abondante et dense doctrine spirituelle.»

        Il faut creuser avec patience et amour dans le trésor de ses écrits, les approfondissant dans l'espace d'une prière et d'une méditation contemplative personnelle. Ainsi, Claire se révèle, et nous arrivons, avec la grâce de l'Esprit Saint, à comprendre de l'intérieur la profondeur et la richesse du langage spirituel de cette femme du Moyen-Âge. Elle ne se laisse pas facilement connaître, au premier abord. Sœur Philippa, l'une de ses premières compagnes, aurait désiré en comprendre l'ultime secret, mais Claire elle-même l'avertit, elle et ses sœurs, comme elle nous prévient encore aujourd'hui: «Vous ne garderez en mémoire ce que je dis que dans la mesure où cela vous sera accordé par Celui qui me le fait dire» (Pr III,21).

        Frère René-Charles Dhont, dans son livre "Claire parmi ses sœurs", affirme lui aussi, dans sa Préface: «Sans avoir jamais composé de traité spirituel, Claire s'est révélée Maître incomparable. Des quelques lettres d'elle qui sont conservées, de sa Règle, de son testament, de sa vie selon les témoignages contemporains, se dégage une manière de vivre l'Évangile capable de conduire le disciple de Jésus aux sommets de la perfection et de l'union mystique avec Dieu.» Et, plus loin, le même auteur ajoute: «La voie de perfection qu'elle enseigne est simple. Elle n'en a pas décrit les étapes, bien qu'elle les aient parcourues jusqu'aux plus élevées.» (7)

        Déjà l'Église, par la Bulle de canonisation, reconnaissait l'authenticité de ce don de "maîtresse de vie spirituelle": «Elle enfanta par ses exemples de nombreuses disciples et les forma, par sa doctrine sûre pour le parfait service du Christ» (18). C'est l'écho du Faire-part de son décès où nous lisons cet aveu des sœurs de sainte Claire: «En vraie sœur, elle encourageait nos âmes à l'union à Dieu.» (8)

        L'inspirateur, le "planteur" de la vie spirituelle de Claire c'est d'abord François lui-même, ce grand mystique configuré au Christ, récepteur des stigmates visibles de l'Amour (Test 2-3). Ce don, Claire l'a reçu comme un héritage précieux; elle l'a assumé dans son charisme propre et celui de ses sœurs. Cependant, Claire peut et doit être nommée, à juste titre, "Mère de l'Ordre". À plusieurs reprises d'ailleurs, ses sœurs lui donnent ce titre au cours du Procès de canonisation. Elles ne désignent pas François comme leur père spirituel. François, décédé en 1226, a laissé Claire et ses sœurs dans la liberté et la grâce spirituelle qui leur est propre. Cette grâce demeurera, comme l'exemple de leur Mère, «un clair miroir offert au monde» (Bulle de can.20). Les lettres de Claire, écrites après la mort de François, ne font plus allusion à François, sauf pour rappeler sa discrétion au sujet du jeûne. Claire, dans ses missives, y transmet et y condense son propre enseignement spirituel. Il est donc juste de l'étudier car sa voie spirituelle puise en deux courants et les unifie: la grâce spirituelle de François, et la grâce spirituelle du milieu monastique de son temps. Ces deux courants, Claire les enrichit encore de la profondeur de son expérience.

        La vie spirituelle de Claire est authentiquement mystique, dans la lignée de la grâce baptismale. Sa vie est sobre du côté des "phénomènes mystiques", à ce point qu'elle est presque laissée dans l'ombre, aux siècles suivants où ces phénomènes revêtent une grande importance comme "signes" de la sainteté.

        La vie mystique de Claire est et demeure dans la ligne profonde de la vraie Tradition spirituelle de l'Église, c'est-à-dire, située dans le mystère de configuration et d'union à l'Époux. «Plus une âme est épouse, plus elle rend l'Église épouse», assurait Origène (9). Il en est ainsi de Claire. Elle a voulu«pénétrer dans le mystère de Dieu», dans le mystère de l'union où s'accomplit l'amour divin pour l'humanité. Tout le mystère de l'Évangile oriente le chrétien vers ce but de la "nouvelle Alliance", du «mystère caché depuis des siècles», mais révélé et accompli dans la vie des tout-petits du Royaume.

        La "mystique" et le mystère chrétien

        Quel est ce mystère chrétien? «Le sens le plus profond du mystère est le Christ s'agrégeant l'Église comme son Corps, sa Plénitude. C'est pourquoi le mariage en est le signe le plus expressif. Ce mystère implique une mystique. Il produit dans le croyant une lumière et une force qui, par l'action de l'Esprit Saint, transforme l'être intérieur, fait habiter le Christ dans le coeur aimant, enracine et fonde dans l'amour.» (10) C'est l'essentiel spécifique de la mystique chrétienne, celle aussi que Claire a vécue et enseignée par ses écrits et par toute sa vie. Toute la foi des Pères de l'Église, leur attente, leur espérance, leur vie sont ramassées dans le mot d'Irénée de Lyon: «La raison pour laquelle le Verbe de Dieu est devenu homme, et le Fils de Dieu devenu le fils de l'homme, c'est que l'homme uni au Verbe de Dieu et recevant la filiation, devînt Dieu.» (11)

        Acception du terme "mystique" au Moyen-Âge:

        Le langage du Moyen-Âge et donc, celui de Claire en particulier, n'utilise pas ou rarement ce mot: "mystique" ou, du moins, pas dans le même sens dont il est revêtu depuis le XVe siècle. Ce que l'on nomme "mystique" aujourd'hui se dénommait alors "contemplation", mais dans le sens depénétration du mystère du Salut.
        À cette période encore, ce qui prévaut c'est la méditation de la Parole de Dieu, surtout celle des mystères sauveurs de l'Évangile. Cette méditation devient émerveillement devant le don divin dans une exploration jamais achevée du sens de l'Écriture. «Chez les anciens, - précise Urs von Balthasar -, l'expérience personnelle tout entière se laissait investir par le dogme; tout devient objectif. États, expériences, émotions, efforts subjectifs intérieurs ne sont là que pour saisir d'une manière plus profonde et plus pleine le contenu objectif de la Révélation, pour l'orchestrer. Toute spiritualité et même toute mystique reste servante.» (12)

        Lorsque les Pères et les contemplatifs des premiers siècles et du Moyen-Âge livrent leur expérience, c'est sous la forme objective de référence à l'Écriture. Ainsi, cheminement de l'Exode, recherche amoureuse du Cantique, grandes figures du livre de la Genèse, deviennent les lieux privilégiés pour transmettre leur expérience personnelle ou celle de l'Église. Par cette médiation du langage imagé sont affirmées les vérités essentielles sur la destinée de la personne humaine et sa manière d'aller à Dieu.
        Ainsi:
        1)             Ce qui caractérise l'expérience contemplative c'est précisément la simplification et l'unification de l'opération des facultés intérieures: esprit, âme, cœur, mémoire..., en un seul dynamisme. Souvenons-nous de quelques exemples chez Claire, dans la 3e lettre et la lettre à Ermentrude (3L 12-13; L Erm 11-12).
        2)             Cette expérience affirme aussi la grandeur de la personne humaine: "l'âme fidèle", dira Claire, est grande de la grandeur de Dieu (3L 20-23), car ce que Dieu est par nature, il le confère à la personne humaine en tant que don (2L 3).
        3)             Cette expérience contemplative appelle à un amour de réciprocité entre égaux:condition nécessaire, dira la psychologie moderne, de tout amour adulte. C'était au Moyen-Âge un lieu commun de toute vie contemplative mystique véritable. (13)

        L'Humanité glorieuse du Fils:

        Un aspect cher aux contemplatifs du Moyen-Âge, très enrichi par le charisme de François et de Claire, c'est la conversion de leur regard lequel, illuminé par le Père des miséricordes, se "pose sur l'Humanité du Fils bien-aimé".

        N'est-ce pas ce phénomène que les apôtres ont éprouvé après la résurrection, revivant ce que Jésus lui-même leur avait annoncé: «L'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom... vous fera ressouvenir de tout ce que je vous ai dit» (Jn 14,26). Le Père, par l'Esprit, fait connaître le Fils: «Nul ne vient au Fils qui ne soit attiré par le Père» (Jn 6,44).

        Claire a d'abord cherché Dieu et son mystère, et le Père lui a révélé, par la médiation de François, la richesse de ce qu'Il est : son IMAGE, le MIROIR de l'éternité qu'est le Fils béni. Ce Fils béni ne déposera jamais l'Humanité qu'il a épousée. Celui qui est l'IMAGE du Père devient le lieu de notre contemplation et de notre divinisation. Les lettres de Claire participent à cette foi profonde de l'Eglise, surtout l'enseignement de la 3e lettre. Cette foi fait pénétrer dans le mystère de l'Amour et fait advenir la transformation, si la personne consent à se donner totalement. Il n'y a pas d'attitude plus vraie, plus évangélique. La vie spirituelle que Claire enseigne, c'est la transformation opérée progressivement par la grâce chez le croyant qui persévère à "poser" sa vie sur le MIROIR vivant qu'est le Christ béni, se livrant pleinement ainsi à l'espérance : donc la confiance que Dieu réalisera ses promesses. Le croyant devient Dieu par Dieu lui-même qui lui communique sa vie divine dans l'Humanité de son Fils, par l'opération de leur Esprit.

C) LA SUITE DU CHRIST...VERS L'UNION

                                                                                       «Qu'elle suive l'Agneau partout où il ira» (4L 3).

        1) LA PERFECTION de la charité

            a) Le lieu sponsal de la «bienheureuse pauvreté»

        Dans les 1ère et 2e lettres à Agnès de Prague, Claire insiste beaucoup sur la réalité suivante: Agnès a «choisi de tout son esprit et de tout l'élan de son cœur la très sainte pauvreté, prenant un époux..., le Seigneur Jésus Christ» (1L 6-7).

        Elle revient sans cesse sur cet événement capital qui, à ses yeux, est décisif. Pour Claire, choisir et aimer la très sainte pauvreté, c'est choisir et aimer ce que le Seigneur Jésus Christ a aimé, a épousé: notre humanité pauvre et indigente (1L 19-20). La pauvreté inhérente à notre nature humaine, dans sa vérité d'être, l'a attirée: «O pieuse pauvreté que le Seigneur Jésus Christ qui régissait et régit le ciel et la terre, et qui dit et les choses furent faites, a daigné par-dessus tout embrasser (1L 17). Mystère de l'amour divin pour nous, pour chaque créature humaine! Cet amour «ineffable» demande notre réponse par l'amour même qu'il met en nous, en chaque cœur humain, afin que nous l'aimions par-dessus tout, par-dessus le temporel et les biens d'ici-bas. L'amour qui répond doit prendre le chemin de la pauvreté évangélique, du cœur qui s'attache au Dieu pauvre et s'unit à lui par la force de ce même amour: «Vierge pauvre, embrasse le Christ pauvre!» (2L 18) Pour embrasser ainsi le Christ, il faut embrasser la très sainte pauvreté, c'est-à-dire, lui devenir semblable en cette désappropriation divine qui caractérise les rapports même de Dieu en sa communion trinitaire. Le Père n'a rien qu'il ne communique au Fils, et le Fils reçoit tout du Père (Jn 17,10; Cf Lc 10,22). La pauvreté est une qualité, la vérité de Dieu même, et nous avons été créés à son Image.

        Notre pauvreté quotidienne, les limites et les efforts d'une vie humaine offerte au Christ sont le lieu sponsal où il nous convie à la plénitude de son Amour. «O bienheureuse pauvreté qui, à ceux qui l'aiment et qui l'embrassent, procure les richesses éternelles! 0 sainte pauvreté, à ceux qui l'ont et qui la désirent est promis par Dieu le Royaume des cieux, et sont présentées, sans douter, l'éternelle gloire et la vie bienheureuse!» (1L 16)

        Paradoxalement, nos manques, nos pauvretés diverses, nos labeurs d'ici-bas nous harmonisent avec les biens, les richesses éternelles lesquelles sont, pour Claire, celles de l'amour, de la charité même de Dieu. Claire l'affirme comme son "credo": «Je crois en effet fermement que vous avez appris que le Royaume des cieux n'est promis et donné par le Seigneur qu'aux pauvres , parce que,lorsqu'on aime une chose temporelle, on perd le fruit de la charité» (1L 25). La pauvreté évangélique nous habilite à devenir semblables à Dieu qui est Amour, don de lui-même. Dans ce contexte du mystère même de Dieu, Claire peut dire avec tant de vérité à sa correspondante: «Vous aurez dignement mérité d'être appelée épouse du Fils du Très-Haut» (1L 24).

        b) Le Mariage spirituel

        «Telle est cette perfection par laquelle le Roi lui-même t'associera à lui dans la céleste chambre nuptiale, parce que..., devenue émule de la très sainte pauvreté, en esprit de grande humilité et de très ardente charité, tu t'es attachée aux traces de Celui à qui tu as mérité de t'unir en mariage» (2L 5-7).

        Situons bien la pensée de Claire au sujet de cette "union" qu'elle décrit dans la réalité du "mariage". Il ne s'agit certes pas ici, pour la sainte d'Assise, de désigner de façon précise ce qui sera, aux époques plus modernes, ce «degré le plus élevé de la contemplation infuse et de l'union mystique de l'âme avec Dieu.» (14) Pourtant, sans prétention et d'une façon indicative, Claire nous fait comprendre de fait la situation d'un sommet adulte de la vie spirituelle. Parce qu'Agnès est devenue «émule» du Christ pauvre, «en esprit de grande humilité et de très ardente charité», elle est disposée par cette grâce à aimer parfaitement et donc, à «s'unir en mariage».

        Saint Bernard envisageait de la même façon cette "perfection du mariage". Bernard a vécu un siècle plus tôt (+ 1153), et son influence a sûrement rejoint la sainte d'Assise. Il assure que, lorsqu'il y a conformité de volonté entre l'âme et le Verbe, la ressemblance est retrouvée. C'est ce qui "marie" l'âme au Verbe: «Aimant comme elle est aimée, son amour est parfait, et elle se trouve donc mariée.» L'amour parfait n'entraîne pas le mariage de l'âme avec le Christ, il l'est: «Aimer de la sorte équivaut à un mariage, car une affection si forte ne saurait recevoir une réponse de moindre affection, dans cet accord réciproque des deux époux qui fait la solidité et la perfection du mariage.»

        Quant à la réciprocité, Bernard s'en explique: «Faut-il penser que le désir de l'épouse de s'unir au Bien-Aimé était totalement vain, et ses soupirs, sa ferveur, sa confiance, parce qu'elle ne peut courir aussi vite qu'un géant, ni rivaliser... en amour avec Celui qui est Amour? Non. Car bien que la créature, étant inférieure, aime moins que le Créateur, si elle aime de tout elle-même, rien ne manque là où il y a la totalité. C'est cet amour qui conduit au mariage spirituel; car il est impossible de tant aimer sans être aimée du même amour, et dans cette parfaite concordance réside la perfection du mariage.»(15)

        Pour la tradition monastique - Bernard en est un exemple -, l'amour conjugal, le mariage, apparaît comme le symbole le plus suggestif de la charité parfaite. Claire l'utilise donc largement pour exprimer son expérience personnelle et celle de sa correspondante. Elle s'appuie sur l'Écriture, cette Parole sainte véhiculée par la tradition vivante de l'Église, dans sa liturgie et sa prédication.

        Ce symbole du "mariage" avec le «souverain Roi» (2L 5) n'est pas qu'un simple revêtement du langage. Il présente, au contraire, une «densité concrète correspondant à une attitude réelle, ontologique, de l'âme, dans la vie de la grâce. /.../ Par la puissance suggestive du symbole sont atteintes d'authentiques réalités théologales». En effet, le même auteur explique: «...dans la perspective des noces spirituelles, le but de la rédemption n'est pas la simple restauration de l'état initial (l'être créé à l'image et à la ressemblance de Dieu), mais aussi une union entre Dieu et l'homme absolument inédite et inouïe, dont l'Incarnation du Verbe est le présupposé et l'indispensable instrument. En Christ son Époux et par Lui, l'humanité renouvelée devient capable de participer à la vie personnelle la plus intime de Dieu, après une transformation qui est une renaissance.» (16)

        L'apport décisif de la tradition qui va d'Origène à Bernard, jusqu'à Claire d'Assise, c'est d'éclairer comment cette réalité se prolonge nécessairement dans l'histoire personnelle de toute âme chrétienne, dans son union personnelle avec Dieu par amour,
«... en esprit de grande humilité et de très ardente charité, tu t'es attachée aux traces de Celui à qui tu as mérité de t'unir en mariage» (2L 7).

        c) Le lien de la perfection: la charité mutuelle

        Cet «esprit de grande humilité et de très ardente charité» rejoint aussi l'Époux dans son «corps ineffable» (3L 8), c'est-à-dire l'Église et chacun de ses membres.

        Le pèlerinage terrestre est le lieu privilégié où l'âme-épouse peut témoigner son amour et son dévouement envers chacun des membres de l'humanité, en particulier envers les proches avec qui elle vit ou que le Seigneur lui confie. Le progrès de la charité chrétienne marque le progrès de la vie spirituelle. La charité elle-même est la manifestation de la perfection intérieure. Plus on la manifeste et la répand, plus elle grandit et s'affermit. C'est le signe du parfait disciple du Christ (Jn 13,34-35).

        L'école spirituelle franciscaine est dénommée justement «l'école de la charité, de l'amour de Dieu», ayant comme modèle initial le Séraphin brûlant qui a marqué François de ses stigmates, signes éternels de son «ineffable charité» pour nous. Cette charité du Christ s'étendait dans l'âme de François à tous les humains, et même à toute créature animale ou inanimée. Les docteurs franciscains qui se sont inspirés de lui ont établi la charité-amour au centre de la synthèse doctrinale qu'ils ont élaborée par la suite, concernant la vocation de l'homme.

        L'enseignement de Claire

        La charité enseignée par Claire est théologale, toute spirituelle mais bien incarnée, concrète, dans le lieu et l'espace où Dieu l'a placée. Cette charité a sa source dans l'amour même que Dieu nous porte et nous manifeste en son Fils: «Vous aimant les unes les autres de la charité du Christ...» Et cette même charité divine fait retour à Dieu: «... afin que provoquées par cet exemple, les sœurs croissent toujours dans l'amour de Dieu et la charité mutuelle» (Test 59). (17)

        Cette charité mutuelle puisée aux «entrailles du Christ» (1L 31) est si profonde et si puissante qu'elle transforme le prochain et l'entraîne dans un même courant de sainte émulation. Ainsi la charité de «celle qui est dans l'office des sœurs» (l'abbesse): «... qu'elle soit tellement bienveillante et accessible que les sœurs soient provoquées par son exemple et lui obéissent, non à cause de son office, mais par amour» (Test 61-66).

        C'est dans la prière surtout, le coeur «posé sur l'image-Miroir» (3L 12-13), qu'elles puisent une telle charité qui les soutient l'une par l'autre. A chacune de ses lettres, Claire invitera à cette prière mutuelle: «Prions Dieu l'une pour l'autre; ainsi en effet, portant chacune le fardeau de la charité de l'autre nous accomplirons facilement la loi du Christ» (L Erm 17). (18) Le soin et la sollicitude mutuelle constante exige la perfection de l'amour. Claire montre ce sommet avec insistance et exhorte à prier, d'une façon particulièrement lucide, dans les moments obscurs que traverse cette charité quotidienne en acte.

        Être configuré à la charité du Christ

        Deux situations surtout nous configurent à la charité du Christ: celle du pardon et celle de la patience.
L'attention intérieure «posée sur le MIROIR» vivant qui a supporté avec tant d'amour pour nous les peines de la Passion, nous transforme pour ce moment où il nous sera demandé la même magnanimité. «La charité supporte tout, excuse tout, espère tout» (1Co 13,7). «Elle ne se trouble pas ni ne se met en colère à cause du péché de quiconque...» concrétisera Claire dans sa Règle (RCl 9,5).

        Si nous désirons la sainte «opération de l'Esprit du Seigneur», il nous configurera au Fils bien-aimé dans ces situations qui nous font partager de plus près sa croix dans notre croix personnelle. L'Esprit nous donnera «d'avoir l'humilité, la patience dans la tribulation et la maladie, et d'aimer ceux qui nous persécutent, nous réprimandent et nous accusent», comme nous y engage la Forme de vie (RCl 10,11-12). C'est ici le lien de la perfection de l'amour: en cette persévérance à imiter Dieu, le «Père parfait», lui qui a «tellement aimé le monde qu'il lui a livré son Fils unique» (Jn 3,16).

        L'unité de l'amour mutuel, Claire avec l'Apôtre nous enseigne que c'est le lien qui parfait notre vocation et la transmet.         L'amour mutuel est, comme la personne de l'Esprit Saint dans la communion des Trois, le lien très saint qui communique, qui transmet l'amour de l'une à l'autre. L'Église, voulant caractériser la "forme de vie", dans le Prologue de la Règle, écrit : «... forme de vie selon laquelle vous devez vivre en commun, dans l'unité des esprits et le vœu de très haute pauvreté.» Et encore, plus loin : «...forme de vie de sainte unité et de très haute pauvreté que le bienheureux père saint François, en parole et par écrit, transmit pour l'observer.»

        Porter en son cœur le «corps ineffable»

        Une vérité très profonde, où entraîne la charité divine et où Claire, sûrement, nous conduit, est celle de la présence constante du prochain dans le cœur du fidèle qui aime Dieu. La sainte affirme cette réalité dans sa 3e lettre. Elle la présente comme le lieu fondamental de la mission contemplative, qui est participation très réelle à l'œuvre du Salut avec le Christ, son Époux. Le «trésor incomparable» de la vocation évangélique, semé par le Christ dans le «cœur humain», devient l'énergie qui nous rend, au même titre que l'Apôtre «auxiliaire de Dieu même, le soutien des membres défaillants de son Corps ineffable» (3L 8). Claire exprime encore cette réalité missionnaire dans sa 4e lettre où elle confie à son amie très chère sa personne, «ta toute pauvre mère», et ses sœurs, «moi-même et mes filles dans le Christ». Dans le cœur contemplatif, attentif au mystère du Christ, la présence du prochain se maintient constante, fidèle: «J'ai inscrit ton heureuse mémoire, de façon indélébile, sur les tablettes de mon cœur ... », écrira Claire, en toute vérité. Déjà au début de cette même lettre, la sainte mère situait la relation qui l'unissait à son amie: «À la moitié de son âme et au réceptacle de l'amour particulier de son cœur... » (4L 1-2).

        Ainsi l'amour rend présent à la conscience, d'une façon toute particulière, ce qui est le mystère de la présence de Dieu, et en Lui, tout ce qui vit de Lui: «Contenant Celui par qui toi et toutes choses sont contenues, possédant ce que, par comparaison avec les autres possessions transitoires de ce monde, tu posséderas plus fortement» (3L 26). (19) La charité procédant du Christ pauvre, est universelle. Elle assume l'être humain tout entier et régit toutes les attitudes, les plus secrètes comme les plus manifestées. Telle est la force du cœur humain dans la réalisation de sa vocation évangélique.

        Le véritable amour de soi

        Les réflexions précédentes sur l'enseignement de Claire nous préparent à mieux comprendre l'amplitude du commandement de l'amour envers soi, auquel sa charité nous convie: «Soyez toujours les amantes de vos âmes et de toutes vos soeurs!» (Bén 14) S'aimer soi-même en Dieu-charité c'est reconnaître sa vocation évangélique, avec la joie que procure la vraie humilité. L'âme, heureuse de Dieu, peut le glorifier directement: «Béni sois-tu, Seigneur, de m'avoir créée!» (Pr III,20)

        Le véritable amour de soi en Dieu est le lieu par excellence où, dans le secret du cœur, Dieu nous apprend, par expérience, la grandeur incomparable de son amour personnel "pour moi" et, de ce fait, pour tous. S'aimer soi-même c'est se mirer humblement dans le Fils bien-aimé et le laisser nous rendre telles qu'Il est: MIROIR du Père. Nous devenons ainsi, avec l'humanité rachetée, «sa Plénitude» (Col 2,9-10 et Ep 1,22-23).
 

        d) TRAVAUX COMPLÉMENTAIRES (Perfection)
                            ________________________________________

1. La PERFECTION:

        * Relire la réflexion précédente sur le "CHEMIN SPIRITUEL" de Claire d'Assise,

        ** Dans une courte synthèse, décrire ce qui vous rejoint le mieux de la pensée de Claire d'Assise au sujet de la perfection qu'elle a poursuivie, qu'elle décrit, et qu'elle désire pour nous.

2. L'amour, Lien de perfection:

        Relire attentivement la 4e Lettre en lien avec la Règle, chapitres 9 et 10.
       
        Établir en forme de tableau l'un des thèmes suivants, au choix:
        * L'amour de Dieu en lien avec la charité mutuelle.
        ** Le rôle de l'Esprit-Saint, son opération comme lien.

3. Actualité de la pensée de Claire d'Assise:

        * Lire le nouveau "Catéchisme de l'Église catholique" Éd. 1992, au chapitre: LA VOCATION DE L'HOMME: la vie de         l'Esprit, Chapitre 1: La dignité de la personne humaine, art. 1 et 2

        Rapprocher des extraits des écrits de Claire d'Assise, lesquels, à votre avis, rejoignent bien et appuient les assertions du         catéchisme dans ces articles.
        Voir Lettres 2-3-4 et Testament.

        Faire ce rapprochement dans un tableau synoptique.

        Ou, si l'on préfère, dans la CONSTITUTION du Concile: "Gaudium et spes",
        chapitre 1: La dignité de la personne humaine, et chapitre III, # 38. Même travail.

4. Mariage spirituel:

        Méditer la phrase de saint François:
       «Nous sommes les époux [de notre Seigneur Jésus Christ] quand, par l'Esprit Saint, l'âme fidèle est unie à notre         Seigneur Jésus Christ. Oh comme il est saint, rassurant, beau et admirable d'avoir un tel époux!» (Lettre aux fidèles,            1,8.13).

        Méditer conjointement les allusions de Claire d'Assise à cette même réalité du "mariage spirituel".

        Quels sont les accents propres à saint François? à sainte Claire?
        Comment leur vision de cette incomparable réalité spirituelle se complète-t-ellel'une par rapport à l'autre?

 

Renvoie de bas de page

1. Prologue de la Règle des Soeurs Pauvres. Voir aussi Test 59-60; Cf Jn 14,10-11.20-23; 15,4-5; 1Jn 2,5
2. Dans le même sens, Test. versets 18-23; 1L 3
3. Aussi 1Th 3,13; 4,3; 5,18.23; Rm 12,2; Col 3,20; 2P 3,14
4. Aussi 4L 3; 2L 3; et chez l'Apôtre: Col 1,22; Ep 1,4.10.12; 5,27
5. Encore: Ph 3,12-15; Rm 8,28-30
6. Cet amour de Dieu même auquel la sainte fait allusion sous les images de 4L 24-32; voir aussi 2L 7
7. "Claire parmi ses soeurs", René-Charles Dhont, ofm. Éd. franciscaines, Paris.
8. Faire-part du décès de Claire d'Assise, dans "Documents", p.149
9. Dictionnaire de Spiritualité, article "Mariage spirituel", Origène.
10. Même article dans Dsp. Relire le fondement scripturaire : Col 1,24; Ep 1,23; 5,32; 3,16-17; Voir aussi Jn 1,1.12.16-18; 6,56-57; 7,37-39; 15,15-21; 17,20-26
11. Saint Irénée, dans SC #100: "Contre les Hérésies" III,9. Relire en ce sens les 2e et 3e lettres de Claire.
12. Urs von Balthasar, dans "Dieu vivant", #12, 1948, p.23
13. Ces 3 aspects décrits ici sont inspirés de l'article dans Dictionnaire de Spiritualité, tome X, 2, p.1907.
14. Cf. Dsp à l'article "Mariage spirituel".
15. Oeuvres de saint Bernard, sermon 83.
16. Cf. article de R. Fasseta dans "Collectanea cisterciensia", tome 48, 1986-2, p.171
17. Remarquons en passant ce "toujours", expression typique de Claire.
18. Voir aussi 1L 33-35; 2L 24-26; 3L 42; 4L 35-39; En ce même sens, RCl 4,3-12; Test 69-70; RCl 9,1-10; 10,1-7; 8,12-16
19. Voir aussi, en ce sens apostolique: la lettre du Pape Grégoire IX à l'Abbesse de Saint-Damien et ses soeurs, dans "Documents", p.247

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