Hier

HIER
 
Il est difficile de penser qu’hier
s’approche maintenant et touche
de son ombre ma main
 
un regard glisse dans ma pensée
juste au moment de fermer les yeux
et d’implorer le silence
 
j’aimerais que le passé parle
il ne fait que traverser lentement
la place brûlante du cœur
 
les murailles sont plus muettes
que les cendres et les absences
inanimées dans la brise vespérale
 
quand ai-je pris l’habitude d’écrire
sur du papier tellement sage
au lieu de barbouiller les murs ?
 
personne n’apparaît réellement
il n’y a même pas un cimetière
pour les présences les plus vives
 
je sens des bulles argentées
qui flottent dans un ciel intérieur
tandis que le vent les brise
 
là-bas est-ce encore la route ?
je vois une silhouette qui disparaît
sans montrer son visage
 
je pense je crois j’espère
il n’y a qu’un point minuscule
et le dos d’un rêve au loin
 
comme une étoile fait naufrage
 peut-être que l’écriture des visages
les efface aussi sous la neige.
 
Noël 2009
 

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