Véronique
VÉRONIQUE
Ah! montre-moi l’envers
de mon visage invisible
sur le suaire de tes yeux
là où tu te souviens
je me rappelle du linge
et de ma figure broyée
je sens encore les mains
le tissu les marques le sang
jusqu’au parfum des pierres
m’intrigue ce qui est voilé
j’ai perdu l’apparence
je marche vers l’inéluctable
pourtant mes yeux ont bu
tes yeux et gravé ta face
sur l’envers de mon regard
je ne sais pas si tu es partie
avec mon cœur mais je sais
que je m’avance avec le tien
comment nommer ce chemin
où je me sens seul et visité?
s’avoisine le dénouement
ah! je t’offre l’envers
de ton visage invisible
sur le suaire de mes yeux.
Gilles Bourdeau
Ottawa, le 4 décembre 2011